Un film Live-Action Disney • Sortie en
2018
Un film Live-Action |
C'est l'histoire de...
C'est la panique au 17 Allée des Cerisiers. Michael Banks vient de perdre sa femme, ses enfants John, Annabel et Georgie sont livrés à eux-mêmes et la maison familiale va être saisie par la banque. Il est temps pour Mary Poppins de faire son grand retour et de remettre un peu d'ordre dans ce bazar. Aidée par Jack l'allumeur de réverbères, elle n'aura que quelques jours pour que la joie et la paix reviennent dans la famille Banks...
« A peu de choses près parfaite en tous points », Mary Poppins l'est, et son « retour » tout autant !
Mary Poppins. Tout le monde connaît cette nounou « so british » créée par l'auteur anglaise Pamela Lyndon Travers en 1934 dans le livre éponyme et qui vivra huit aventures sur papier jusqu'en 1989 après avoir été adaptée par le génie Walt Disney en 1964 au cinéma aux Etats-Unis. Tout le monde se rappelle de cette chère Mary, interprétée par la sublime Julie Andrews, qui berça l'enfance de plusieurs générations grâce à un film devenu emblématique et inoubliable. Et là voilà, en 2018, de retour !
Si on pouvait penser que Disney avait offert en 2014 le meilleur hommage au chef-d'œuvre Mary Poppins avec le magnifique film biopic Dans l'Ombre de Mary : La Promesse de Walt Disney, c'est finalement fin-2015 que les premières rumeurs font état du développement d'une suite aux aventures de Mary Poppins, projet officialisé en 2016 pour une sortie à Noël 2018 : Le Retour de Mary Poppins. 2018 est ainsi une année à part puisqu'elle est, contrairement à 2017 ou 2019, seule à ne proposer aucun remake Live de films d'animation mais bel et bien uniquement des films originaux dépaysants. Réalisé par Rob Marshall (Into the Woods : Promenons-nous dans les Bois), Le Retour de Mary Poppins est de ceux-là : le dernier film de l'année et sans aucun doute le plus attendu.
Rien ne va plus pour la famille Banks depuis que Kate, l'épouse de Michael Banks, s'en est allée laissant derrière elle un mari désemparé et trois enfants -John, Annabel et Georgie- bien trop matures pour leur âge et en mal d'imagination. Les choses empirent lorsque la maison familiale de l'Allée des Cerisiers est sur le point d'être saisie par la banque. Aidés par leur tante Jane et par Jack, un allumeur de réverbères, les enfants Banks devront faire face à ces nouvelles épreuves tandis qu'une nounou au visage familier descend du ciel... Voilà qui nous promet un film rempli de magie, d'aventures et de tendresse : un parfait « retour » pour Mary Poppins alors même qu'au sein de la rédaction de Disney Analysis nous restions septique sur cette suite. A tort ! Le Retour de Mary Poppins est enchanteur et magnifique ; en un mot : « Supercalifragilisticexpialidocious », ou plutôt « Luminomagifantastique » ! Car cette nouvelle aventure sur écran de Miss Poppins s'impose immédiatement comme l'une des œuvres les plus fortes et abouties des studios Disney (Live) depuis le début des années 2000, un véritable Grand Classique comme Mary Poppins avant lui. Certes la comparaison avec le long-métrage de 1964 est inévitable, ainsi que celle entre Julie Andrews et Emily Blunt, mais une fois l'idée de suite (et non de remake ou de reboot) passée, le charme opère. Les scènes, toutes plus folles les unes que les autres, défilent dans un style différent l'une de l'autre mais s'imbriquant parfaitement afin de proposer une histoire fluide et sans fausse note, tantôt drôle, tantôt émouvante, rythmé par de nombreux numéros musicaux. L'histoire se calque, il est vrai, sur celle de Mary Poppins, mais s'actualise sans pour autant perdre son fil conducteur : sauver M. Banks !
Mary Poppins est de retour, et c'est Emily Blunt (Into the Woods : Promenons-nous dans les Bois) qui devient dans cette suite la nounou anglaise. Si dans Le Retour de Mary Poppins, cette dernière semble plus sèche que ne l'était Julie Andrews dans Mary Poppins, Emily Blunt offre là une prestation magnifique et juste rendant le personnage droit, strict mais également attachant, stylé et amusant (et on sent bel et bien que l'actrice s'amuse dans ce rôle). Cette nouvelle Mary Poppins ne trahit en rien celle de 1964 ; elle en offre simplement une nouvelle facette. Et après Bert, c'est à Jack, son apprenti, de prendre le « flambeau » et de se positionner comme l'acolyte un peu loufoque et, surtout, toujours optimiste ! C'est la star de Broadway Lin-Manuel Miranda (Vaiana : La Légende du bout du Monde) qui porte la casquette du falotier, offrant, lui aussi, une performance exceptionnelle et terriblement attachante, notamment lors de numéros musicaux dansés tels que la scène de « Luminomagifantastique ». Du côté de la famille Banks, nous retrouvons avec joie Jane et Michael Banks devenus adultes mais dont les habitudes restent inchangées. Jane, campée par Emily Mortimer, poursuit les combats de sa mère pour l'égalité des Hommes, tandis que Michael, joué par Ben Whishaw, passe ici d'enfant dissipé à celui de père dépassé par les événements depuis le décès de sa femme. Ses trois enfants, John, Annabel et Georgie, respectivement interprétés par Nathanael Saleh, Pixie Davies et Joel Dawson, forment la nouvelle génération Banks. Débrouillards, ils auront bien besoin de l'aide de Mary Poppins pour que la joie et l'imagination soit de retour au 17 Allée des Cerisiers. Georgie est incontestablement le plus attachant des enfants Banks. De nouvelles têtes viennent également embellir les nouvelles aventures de Mary Poppins, à l'instar de M. Wilkins (Colin Firth), directeur de la banque où travaillait autrefois George Banks ; la cousine Topsy (Meryl Streep) capable de réparer tout et n'importe quoi mais sujette à un mal étrange tous les deuxième mercredis du mois ; Ellen la gouvernante (Julie Walters) qui n'a jamais quitté la famille Banks et est d'une maladresse à toute épreuve ; la dame aux ballons (Angela Lansbury) pour qui il n'est jamais trop tard pour retrouver son âme d'enfant, à raison ! Et quelle magnifique surprise de retrouver dans le film l'inoubliable Dick Van Dyke -Bert dans Mary Poppins- dans le rôle de M. Dawes Jr., ex-directeur de la banque ; il faut dire qu'à 93 ans, l'acteur n'a jamais été aussi souple et farceur ! On appréciera également la présence et les références à certains personnages connus, comme l'Amiral Boom, Miss Lark ou encore Bert ; on notera toutefois, et malheureusement, qu'il n'est nullement fait mention du devenir des parents Banks, Winifred et George Banks.
"Rien n'est impossible, pas même l'impossible !"
Le Retour de Mary Poppins se dote d'un visuel et d'une photographie extraordinaires, autant sur les plans Live qu'animés, riches en couleurs, pour notre plus grand plaisir. Tout est magnifique, du Londres brumeux et angoissant à l'Allée des Cerisiers un jour de printemps ! La réalisation est véritablement soignée et parfaitement menée par Rob Marshall à qui l'on devait déjà les superbes décors et ambiances d'Into the Woods : Promenons-nous dans les Bois et qui propose ici à nouveau un travail d'orfèvre. Les décors, couleurs, costumes, plans de caméras sont rondement menés afin d'offrir un univers à la fois magique et réel aux aventures de Mary Poppins et des Banks. C'est finalement la scène animée, en animation traditionnelle s'il-vous-plaît (!) qui viendra nous émerveiller, superbement travaillée et véritable hommage au premier film alors que l'animation CGI est aujourd'hui reine. L'incrustation du réel sur l'animé, et surtout sur la soupière de porcelaine Royal Doulton, est impressionnante. Enfin, on appréciera fortement le générique placé au début du film sur fond de peintures rappelant l'ouverture de Mary Poppins en 1964 ou encore de Peter et Elliott le Dragon en 1978. Le film est magnifique !
Et l'un des plus gros points forts de cette production est bien évidemment sa bande originale. Il faut avouer que, pour sa toute première comédie musicale 100% originale, Rob Marshall a du faire face à un défi de taille : celui de proposer des chansons et musiques dignes de succéder à la bande originale devenu culte de Mary Poppins. Ce sont ainsi Marc Shaiman et Scott Wittman qui se penchent sur Le Retour de Mary Poppins, offrant une bande originale de toute beauté ! D'un côté, un thème fort s'en dégage qu'on retrouvera tout au long du film. C'est ainsi une nouvelle identité musicale qui se créé pour l'univers de Mary Poppins, mais qui, pourtant, ne renie pas la bande originale du premier film. S'il n'est pas question de reprendre en chanson les musiques de Mary Poppins, on retrouve bien souvent par-ci, par-là quelques notes rappelant ces musiques que nous connaissons si bien. Ainsi, on retrouvera « Un morceau de sucre » à l'arrivée de Mary Poppins ou bien « Laissons-le s'envoler » alors que les ballons frôlent le ciel. D'autre part, douze nouvelles chansons -dont trois reprises- viennent rythmer l'histoire comme un miroir au Mary Poppins de 1964, du très extravagant « Méfiez-vous des apparences » au tendre « Où vont les choses » en passant par le rythmé « Luminomagifantastique » et sa chorégraphie digne d'un musical de Broadway. Les quatre chansons phares du films sont ainsi, dans l'ordre d'apparition, « A-t-on jamais vu ça ? » où un bain devient une balade sous-marine, « Méfiez-vous des apparences » où l'on ne doit pas juger un livre à sa couverture, « Luminomagifantastique » où les falotiers dansent dans le brouillard, et « La Magie des ballons » où il est bon de retomber en enfance. Rob Marshall prouve une nouvelle fois qu'il sait admirablement bien diriger une troupe de chanteurs, seuls ou en groupe, à l'écran, c'est sublime ! La version française du film adapte quant à elle parfaitement les paroles des chansons qui deviendront vites entêtantes, même si « Luminomagifantastique » (un néologisme franco-français) s'avère être moins puissant que sa version anglaise « Trip a Little Light Fantastic ».
L'adage de notre chère Miss Poppins est, en 2018, que « rien n'est impossible, pas même l'impossible », et c'est vrai ! Car si beaucoup restaient septiques à l'idée d'une suite aux aventures de Mary Poppins (et nous en faisions partie), Le Retour de Mary Poppins relève le défi quasi-impossible de succéder à Mary Poppins, chef-d'œuvre avec lequel aura grandi plus d'une génération. Le film est beau, séduisant, drôle, coloré, réaliste, émouvant, parfois troublant de vérité, et « so british » ! Mary Poppins est de retour, et pour notre plus grand plaisir, magnifiquement interprété et réalisé. Un seul mot nous vient alors à l'esprit pour décrire cette nouvelle production Disney, et c'est... Luminomagifantastique ! |
Ce qu'on a le + aimé
• Une nouvelle aventure magique et réelle à la fois ! • Emily Blunt : parfaite dans le rôle de Mary Poppins ! • Un film visuellement magnifique. • Une bande originale entêtante et rythmée. • De nombreuses références au premier film. |
Ce qu'on a le - aimé
R.A.S. • |