Notre critique |
Publiée le 11 novembre 2017 |
Certains films « ont le don de nous faire fondre », d'autres de nous faire pleurer et nous faire passer par maintes émotions. Coco est ce genre de film ; le genre de film qui bouleverse le spectateur d'un bout à l'autre, en le faisant rire ou sangloter, et en passant par moults sujets aussi variés et pourtant si proches. Coco, nouvelle production des studios Pixar, est un chef-d'œuvre, ni plus ni moins !
À la fin de la décennie 2010 et dans une déferlante de suites -aussi bien chez Pixar que chez Disney Animation- arrivent quelques projets originaux qualitativement et scénaristiquement exceptionnels, pourtant parfois bien-aimés du public et de la critique, comme ce fut le cas en juin 2015 avec Vice-Versa, ou au contraire boudés à l'instar du Voyage d'Arlo sorti la même année. Coco se positionne ainsi dans le haut du panier ; mieux encore, il est l'un des plus beaux films sortis chez Pixar Animation Studios à ce jour ! En développement depuis le début de la décennie 2010, le projet dirigé par Lee Unkrich (Toy Story 3) -depuis rejoint par Adrian Molina à la réalisation- fut annoncé en 2012 par John Lasseter sous le titre de travail Le Film Pixar sans titre sur Dia de los Muertos. Il a finalement fallu attendre août 2015 et la D23 Expo pour voir le projet, alors resté sans nouvelles et pourtant tant attendu par les fans, officialisé sous le titre de Coco pour une sortie à Noël 2017. Une longue attente certes mais pour un résultat merveilleux !
Miguel est un jeune garçon qui rêve de devenir musicien comme son idole Ernesto de la Cruz. Mais dans une famille où la musique est bannie depuis plusieurs générations et détestée par Abuelita, la grand-mère de Miguel, c'est chose impossible. Lorsque arrive Dia de los Muertos, le jour où les vivants rendent hommage à leurs ancêtres disparus, l'enfant y voit une opportunité de dévoiler sa passion et vivre sa propre aventure. Tout cela le mènera dans un royaume qu'il n'aurait pu qu'imaginer : le Monde des Ancêtres. C'est une course contre la montre qui s'engage pour Miguel, qui, accompagné de Hector, un squelette filou, découvrira ce que signifie le mot « famille » et quel secret se cache derrière la sienne. Si à la lecture du résumé, la trame du film peut sembler déjà vue -rappelant par exemple Le Secret de la Petite Sirène sur certains points-, celle-ci s'avère au final plus profonde qu'il et complexe qu'il n'y paraît. Le début du film met ainsi en place de nombreuses choses assez rapidement : l'histoire de la famille Rivera tout d'abord, les décors, les personnages, la passion de Miguel pour la musique et finalement Dia de los Muertos, fête des morts traditionnelle au Mexique. L'histoire évolue et s’étoffe toutefois tout au long du film jusqu'à la fin, certes prévisible, mais remarquable en tout point car elle est en l'apothéose, une explosion d'émotions (et de larmes pour certains). Le scénario est, il est vrai, mené par certaines facilités mais chaque action a un but et nos questions trouvent toutes une réponse. Chaque chose est amenée avec subtilité afin d'offrir une histoire complète, forte et touchante !
Aussi, chaque personnage, quel que soit son temps d'apparition, de quelques scènes très courtes à l'intégralité du film, est haut en couleur et immédiatement attachant. Miguel, personnage principal de Coco, est un jeune garçon d'une dizaine d'années, rêvant de devenir musicien, et comme souvent chez Pixar, se rebellant contre sa famille. Jamais agaçant, l'enfant évolue tout au long de l'histoire découvrant ses racines et que ce que sa famille considère comme superflu ne l'est peut-être pas tant que ça. Il est dans son périple accompagné de Hector, un squelette un brin coquin, mais dépassant finalement, et pour notre plus grand plaisir, le statut de simple « ami du héros » une fois son histoire dévoilée. Il en est de même pour Dante, un chien extrêmement attachant (de la race des Xoloitzcuintle, ou Chien nu du Mexique). La famille de Miguel quant à elle est présente, et bien présente : tantes, oncles, parents, grands-parents, arrières-grands-parents et même arrières-arrières-grands-parents ! Si quelques membres de la famille Rivera ne seront que peu présents -comme c'est le cas des oncles et tantes Tío Oscar, Tío Felipe, Tía Victoria et Tía Rosita, ou mêmes encore le père et la mère de Miguel-, Coco met l'accent sur les femmes de la famille, de la grand-mère de Miguel Mamá Elena (dite Abuelita) à son arrière-arrière-grand-mère du Monde des Ancêtres Mamá Imelda, en passant par un personnage fort et extrêmement attachant qui donne tout bonnement son nom au film (un titre d'ailleurs parfaitement choisi) : Mamá Coco, l'arrière-grand-mère de Miguel. Enfin, le musicien Ernesto de la Cruz, idole de Miguel, est finalement peu présent à l'écran mais se révèle être un personnage important pour l'intrigue et pour le devenir de Miguel.
"Dans ma famille, on n'est pas toujours d'accord sur tout, mais on reste soudé. Rien n'est plus important que ceux que vous aimez."
Un autre point fort de la production est son visuel et surtout sa représentation admirable et fidèle du Mexique. L'animation est parfaite, que ce soit les décors -et notamment ceux du Monde des Ancêtres riches en détails et couleurs, à en faire pâlir l'univers de Vice-Versa pourtant déjà très foisonnant- ou l'animation des personnages, humains et surtout squelettes. Tout est merveilleux et beau, un ravissement pour les yeux où fourmillent de nombreux habitants tous aussi colorés. La bonne idée est ainsi de placer l'intrigue à l'occasion de la fête Dia de los Muertos, une célébration pour les morts ayant lieu au Mexique chaque année début-novembre mais, contrairement à la Toussaint par exemple, qui se veut très festive et vivante. De cette manière, le spectateur est invité dans deux mondes, le Monde des Vivants et le Monde des Ancêtres (le monde des morts) pour y faire la fête au milieu de musique, feux d’artifices et banderoles multicolores. D'ailleurs, chose amusante : le monde des morts est plus « vivant » que le monde des vivants, ce qui n'est pas sans rappeler Les Noces Funèbres de Tim Burton. Dans Coco, tout est visuellement sublime !
La musique est l'un des cœurs de l'histoire et est à l'instar de l'animation et des univers visités, une ode au Mexique. La partition de Michael Giacchino s'adapte ainsi parfaitement à l’œuvre et propose plusieurs thèmes forts et récurrents. De même, et pour la première fois chez Pixar, Coco propose de nombreuses chansons faisant de la production la première comédie musicale de Luxo – même si Lee Unkrich, son réalisateur, n'aime pas à la considérer comme telle. Ce n'est pas moins d'une dizaine de chansons qui accompagnent Miguel dans ses aventures, allant de refrains très rythmés (et typiquement latino) à des berceuses plus tendres. « Ne m'oublie pas », grand classique du musicien Ernesto de la Cruz, est ainsi reprise trois fois dans le film et une fois dans le générique de fin, le tout dans diverses situations et donc sur différentes tonalités. Miguel quant à lui a droit à trois chansons très entraînantes : « Un Poco Loco », « Le Monde es mi Familia » et « Corazón », Hector une berceuse intitulée « Tout le monde connaît Juanita », et enfin, l'une des meilleures chansons du film, « La Llorona » chantée par Mamá Imelda. La version française du film, menée par Andrea Santamaria, voix française de Miguel et Ary Abittan (Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?) interprète de Hector est quant à elle parfaitement maîtrisée ; une vraie bonne surprise, même au niveau de la traduction des chansons, qui vient finalement lever nos craintes initiales.
Coco est un superbe film où l'histoire, certes attendue, comporte toutefois de belles surprises et surtout, chose très rare, aborde de nombreux sujets, certains classiques et d'autres plus profonds et inhabituels dans une production animée ; touchant ainsi en premier lieu les plus grands et les plus sensibles. Pour la première fois chez Pixar, une foultitude de thèmes sont traités : la famille, la musique, la vie, la mort, la maladie, et surtout le souvenir de nos proches. Autant dire que les larmes coulèrent à la sortie du cinéma et non sans raison : Coco est très certainement l'un des plus beaux films des Pixar Animation Studios. À l'instar de ses univers, de son histoire, de ses personnages, de sa musique et de ses couleurs, Coco est magnifique ! Dia de los Muertos est arrivé ! |
Ce qu'on a le + aimé
+ Une histoire et des sujets abordés profonds et touchants. + Les personnages et décors magnifiques et colorés. + La bande originale : plus de dix chansons typiquement latino ! + Coco : un chef-d'œuvre et l'un des meilleurs Pixar ! |
Ce qu'on a le - aimé
Quelques facilités scénaristiques et une fin prévisible. -
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